Conférences plénières > Pierre Dillenbourg

Lundi 26 juin - 14.30

Les mythes qui sabordent les technologies éducatives

par Pierre Dillenbourg, École polytechnique fédérale de Lausanne

Résumé :

L’utilisation des outils digitaux dans l’apprentissage se polarise souvent entre des craintes et des promesses aussi infondées les unes que les autres. Du côté des craintes, il serait tout-à-fait légitime de redouter une exposition prolongée des enfants aux écrans si cela correspondait aux pratiques des enseignantes et enseignants, mais ce n’est pas le cas. Prenons notre app pour l’analyse et la remediation des difficultés d’écriture: l’enseignant ne demandera pas à ses élèves de l’utiliser pendant une heure mais plutôt 15 min,  entourées d’autres activités telle qu’écrire dans le sable, dans le dos de son voisin et bien sûr sur papier. Par analogie, le cours d’histoire ne consiste pas simplement à demander aux élèves un livre à lire pendant 50 minutes. Le digital aussi ne couvre qu’une partie des activités de la classe. Du côté des faux espoirs persiste le mythe de l’efficacité intrinsèque des outils digitaux. Les effets de l’apprentissage dépendent de l’intensité cognitive des activités que l’élève effectue, qu’il s’agisse de robotique, de réalité virtuelle, de papier ou de pâte à modeler.  Si le même outil technologique produits des effets positifs ou son selon les activités que l’élève réalise, cela implique qu’on ne peut pas parler des effets de l’ordinateur, de l’effet des simulations ou de lui des robots…. pas plus que de l’effet des livres, comme si tous les livres avaient la même qualité ! Nous avons même démontré que la même activité dans le même environnement de réalité virtuelle avait des effets très différents sur l’apprentissage selon la manière dont l’enseignant ou l’enseignante l’avait intégrée dans son cours.  

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